Infiltration
De quoi s’agit-il ?
Le principe d’une infiltration est d’injecter directement un principe actif sur le site douloureux, le but de cet examen médical étant de concentrer le principe actif dans la zone douloureuse pour plus d’efficacité et de limiter sa diffusion à l’ensemble du corps comme lors d’une prise de médicament per os (comprimés, gélules…).
Le plus souvent le produit injecté est un dérivé de cortisone concentré, à libération prolongée. Pour les infiltrations intra-articulaires, le produit injecté peut être un produit visqueux à base d’acide hyaluronique dont l’objectif est une lubrification articulaire et une stimulation de la réparation du cartilage. Ces injections sont appelées « visco-supplémentations ».
Le guidage de l’infiltration peut se faire de différentes manières : sous contrôle radiographique ou plus souvent scanographique pour les infiltrations rachidiennes, sous contrôle radiographique ou échographique pour les articulations périphériques et les infiltrations péri-tendineuses.
Comment se passe une infiltration ?
Avant une infiltration, un bilan d’imagerie est indispensable. Un scanner ou une IRM sont en général réalisés avant une infiltration du rachis à la recherche d’un conflit entre une racine nerveuse et une hernie discale ou afin de préciser les lésions arthrosiques.
La radiographie standard représente le bilan minimal avant une infiltration intra-articulaire.
Une échographie sera réalisée au préalable avant une infiltration péri-tendineuse afin de confirmer le diagnostic de tendinopathie (« tendinite ») et de juger de l’état du tendon (fissure, désinsertion, calcification…) et de planifier au mieux l’infiltration.
Pour les infiltrations rachidiennes, le patient est en décubitus ventral (allongé sur le ventre) sur la table de scanner ou de radiologie.
Pour les autres infiltrations le patient est le plus souvent installé sur le dos sur la table de radiographie ou d’échographie.
L’infiltration se fait sous mesure d’asepsie stricte, c’est à dire après une désinfection rigoureuse.
Quels sont les recommandations pour le patient pour réaliser une infiltration ?
Avant l’infiltration :
Toute prise de médicaments anticoagulants ou antiagrégants (médicament visant à fluidifier le sang) peut favoriser le saignement lors de la piqûre. Tout traitement anti-coagulant devra donc être précisé lors de la prise de rendez-vous. Une modification ou un changement de traitement par votre médecin traitant, ou le spécialiste ayant mis en place le traitement, peuvent être nécessaires.
Durant l’infiltration :
Les infiltrations sous contrôle radiographique et scanographique nécessitent une vérification du positionnement de l’aiguille avant injection, réalisée par injection d’une faible quantité de produit de contraste iodé. Même si cette quantité est faible, le risque de réaction allergique reste identique aux risques des scanners injectés. Pour cela vos antécédents allergiques seront demandés au préalable.
Après l’infiltration :
L’articulation ou les tendons infiltrés doivent rester au repos durant 48 heures après l’infiltration. Le produit injecté peut être responsable d’une crise douloureuse transitoire pouvant durer 3 à 4 jours après le geste.
En cas d’infiltration rachidienne, le patient doit limiter au maximum son activité physique.
Dans quel cas réaliser une infiltration ?
Les infiltrations sont en général proposées quand le traitement médical simple (traitements antalgiques et/ou anti-inflammatoires per os, kinésithérapie) ne fonctionne pas du tout ou pas assez. Cela peut par exemple être le cas d’inflammation articulaire (synovite) arthrosique ou rhumatismale, en cas de tendinopathie résistante, de bursite notamment à l’épaule, ou encore de conflit entre une hernie discale et une racine nerveuse lombaire ou cervicale.
Quelles sont les complications liées à l’infiltration ?
Toute intervention sur le corps humain, même conduite dans des conditions de compétence et de sécurité maximales, comporte un risque de complication.
Comme pour toute ponction, il existe un très faible risque d’infection. Toutes les précautions nécessaires sont prises pour l’éviter.
Les infiltrations réalisées au sein de notre structure :
1)Les infiltrations rachidiennes se font pour la plupart sous contrôle scanographique mais aussi radiographique.
- Infiltration cervicale (articulaire postérieure)
- Infiltration lombaire (articulaire postérieure)
- Infiltration épidurale lombaire
- Infiltration sacro-iliaque
- Infiltration du hiatus sacro-coccygien
Les infiltrations rachidiennes nécessitent au préalable une consultation avec le radiologue.
Vous devez lui présenter votre dossier médical (ordonnance, radiographies standard, IRM, SCANNER, courriers médicaux..), lui signaler si vous présentez un terrain allergique, si vous êtes diabétique, si vous prenez un traitement anti-coagulant.
Une prise de sang pourra vous être prescrite avant d’effectuer votre infiltration pour vérifier la coagulation (risque hémorragique éventuel).
2) D’autres infiltrations intra-articulaires ou péri-articulaires ou péri-tendineuses (épaule, genou, poignet..) sont effectuées soit sous contrôle échographique soit sous radiographique selon la symptomatologie (tendinite, douleur arthrosique…).
Risques éventuels encourus
Accident allergique : réaction allergique à l’injection de produit de contraste
Déséquilibre du diabète : complication liée à l’injection de corticoïdes.
Complications infectieuses : très rares.
Complications hémorragiques (très rares) : l’examen ne pourra être réalisé de suite si vous prenez un traitement anticoagulant ou un traitement antiagrégant (Aspirine, Plavix).
Complications neurologiques très exceptionnelles : céphalées, paraplégie après infiltration lombaire.
Les infiltrations sous guidage radiographique et sous guidage échographique sont effectuées au Cabinet Radiologique Saint Pol.
Les infiltrations sous guidage scanographique (rachis) sont effectuées au GIMC.